Elle avait influencé Banksy et d’autres pochoiristes aujourd’hui célèbres et cotés. Née d’un père immigré tunisien et d’une mère normande, la plasticienne et poète Radhia Novat, plus connue sous le pseudonyme de Miss. Tic, est décédée à 66 ans, le 22 mai 2022, après une longue maladie. Depuis les années quatre-vingt, les murs de Paris étaient ponctuellement colorés par ses pin-up en bonne compagnie de phrases saillantes telles que: «Défense d’afficher, loi de 1901»; «Interdit d’interdire»; «Après des histoires à dormir debout, des histoires à coucher dehors»; «J’aime les hommes avec étonnement»; «L’homme est le passé de la femme» ; «Permis de se reconstruire»; «De père en pire»; «Fais de moi ce que je veux»; «Pas d’idéaux/ Juste des idées hautes»; «On n’est ni de droite ni de gauche/ On est dans la merde», etc. Miss. Tic tenait ainsi un journal intime mural, mettant en scène sa vie et ses amours, qu’elle rehaussait par son autoportrait: une brune piquante, mais prête à dégainer. Ainsi, à travers ses pochoirs incisifs, la projection de sa propre image fantasmée se démultipliait clandestinement à Paris, prenant différentes postures. Son œuvre artistique ne se limite toutefois pas à ces furtives interventions dans l’espace urbain.
Par ailleurs, on est en droit de regretter qu’après sa mort, de nombreux journalistes se soient contentés, par habitude, de lui rendre hommage en utilisant la seule grille de lecture censée être facilement intelligible pour le public, à savoir celle des fugaces références du moment: «street artiste», #MeToo, etc.; ce genre de nécrologie, préformatée et passe-partout, nous fait passer à côté du parcours individuel de Miss. Tic. D’ailleurs, même le jeu de mots que suggère son nom d’artiste («Miss. Tic/Mystique») n’est pas aussi limpide qu’il en a l’air: il provient en fait du personnage de la sorcière italienne Miss Tick – «Magica de Spell» en anglais – qui est la rivale de Picsou – «Scrooge» dans la version originale. Revenons donc à l’enfance. Radhia Novat grandit d’abord à Montmartre, puis sa famille s’installe en 1964 à la Cité des aviateurs, à Orly. Mais bientôt, les malheurs s’enchaînent: en 1966, elle perd sa mère, son frère et sa grand-mère dans un accident de voiture qui lui laisse une main atrophiée, faisant d’elle une “gauchère obligée” ; en 1972, son père meurt d’une crise cardiaque. Placée ensuite chez sa belle-mère qui tient un bistrot, Radhia préfère s’enfuir, alors qu’elle est encore mineure. Après des études d’art graphique, elle fait du théâtre de rue dans la compagnie Zéro de conduite. Puis, de 1980 à 1982, elle part en Californie, découvrant l’art du graffiti et la musique punk, avec aussi d’autres aspects plus violents de la société américaine, comme le lien entre l’argent et à la drogue. De retour à Paris, Miss. Tic a commencé dès 1985 d’apposer de manière compulsive sa signature acérée sur les murs de la capitale française: avec le thème de la condition féminine, cette ville où elle avait grandi fut l’un de ses principaux sujets d’inspiration. On ne causait pas encore «street art» dans la France des années quatre-vingt, mais art urbain. Le mouvement de la Figuration libre faisait aussi beaucoup parler de lui, avec des peintres tels que François Boisrond, Robert Combas ou Hervé Di Rosa. Quant aux images chic et choc de Miss. Tic, elles constituent également un reflet de l’esthétique électrique du rock français de ces années-là, les vagues successives du punk et du post-punk ayant préparé la voie à la vogue des Jeunes Gens Mödernes, d’où émergera notamment le groupe Marquis de Sade, puis des duos comme ceux de KaS Product ou d’Elli & Jacno. Ce n’est donc pas parce qu’il ne reste aujourd’hui apparemment plus rien de son héritage en France que l’on devrait en déduire que cette scène culturelle n’a jamais existé: en 1983, Brice Couturier s’était ainsi hasardé à en esquisser les contours dans son ouvrage intitulé Une scène-jeunesse. Culture-jeune, état des lieux ; cette analyse in situ a gagné, entretemps, le statut de source historique. Mais les années 1990 sont devenues plus dures pour Miss. Tic, la multiplication des tagueurs ayant rendu la police plus sévère. Un jour, elle imprime un dessin sous-titré «Egérie et j’ai pleuré» sur un mur, dans le quartier du Marais. Le propriétaire porte plainte et elle est arrêtée en 1997, puis condamnée à une lourde amende. Elle refuse cependant d’être prise pour une délinquante. Par conséquent, Miss. Tic change de tactique, cherchant désormais à obtenir des accords pour son expression picturale. En 2007, elle signe ainsi l’affiche du film La fille coupée en deux, de Claude Chabrol. Bien que son espace de prédilection, en tant que comédienne, poète ou graphiste, ait effectivement été celui de la rue, Miss. Tic a donc évolué dans la pratique de son art graphique ; c’est pourquoi on ne peut pas identifier l’ensemble de ses réalisations avec le concept figé et intemporel de «street culture». Il semble en revanche plus intéressant de comparer le journal intime mural de Miss. Tic avec les œuvres de l’une de ses compatriotes, à savoir la photographe et plasticienne Sophie Calle, étant donné que certaines de ses mises en scène autobiographiques flirtent également avec les limites du licite et de l’illicite. Il faut cependant ajouter à cet éclairage une nuance de taille: Sophie Calle n’a pas commis de dommage à la propriété, mais on lui a notamment reproché son manque de respect envers la vie privée d’autrui. Or, l’éthique est un domaine plus subtil, où la législation en vigueur n’est pas forcément opérante; de ce fait, malgré les réserves et les critiques qui ont déjà été exprimées publiquement envers la démarche artistique de Sophie Calle, ses réalisations ont bénéficié à la fois du soutien du marché de l’art et de leur institutionnalisation. À l’opposé de cette reconnaissance élitiste, les textes et figures subreptices de Miss. Tic qui ornent encore les murs de Paris risquent une rapide dégradation, puis leur effacement, ceci malgré leur popularité. C’est pourquoi, comme l’a récemment souligné l’artiste peintre et pochoiriste C215, alias Christian Guémy, il faudrait qu’un véritable travail de conservation soit engagé afin d’en sauvegarder au moins certaines d’entre elles. Ha influenzato Banksy e altri famosi e apprezzati stencil artist. Nata da padre immigrato tunisino e madre normanna, l’artista e poetessa Radhia Novat, meglio conosciuta con lo pseudonimo di Miss. Tic, è mancata all’età di 66 anni il 22 maggio 2022 dopo una lunga malattia. Dagli anni ‘80, i muri di Parigi sono stati puntualmente colorati dalle sue pin-up accompagnate da frasi d’effetto come: “Défense d’afficher, loi de 1901”; “Interdit d’interdire”; “Après des histoires à dormir debout, des histoires à coucher dehors”; “J’aime les hommes avec étonnement”; “L’homme est le passé de la femme”; “Permis de se reconstruire”; “De père en pire”; “Fais de moi ce que je veux”; “Pas d’idéaux/ Juste des idées hautes”; “On n’est ni de droite ni de gauche/ On est dans la merde”, ecc. Miss. Tic teneva così un diario intimo murale, raffigurante la sua vita e i suoi amori, che arricchiva con il suo autoritratto: una brunetta piccante, ma pronta a sguainare la spada. Così, attraverso i suoi stencil incisivi, la proiezione della propria immagine di fantasia si moltiplicava clandestinamente a Parigi, assumendo posture diverse. Tuttavia, il suo lavoro artistico non si è limitato a questi interventi furtivi nello spazio urbano.
Peraltro è deplorevole che dopo la sua morte molti giornalisti si siano accontentati, per abitudine, di renderle omaggio utilizzando l’unica griglia di lettura che si suppone sia facilmente comprensibile per il pubblico, ovvero quella dei riferimenti fugaci del momento: “artista di strada”, #MeToo, ecc. Questo genere di necrologio, preformattato e pass-partout produce l’effetto di far passare in secondo piano il percorso individuale di Miss. Tic. In effetti, anche il gioco di parole suggerito dal suo nome d’arte (“Miss. Tic/Mystique”) non è così chiaro come può apparire: deriva infatti dal personaggio disneyano della strega italiana Miss Tick - “Magica de Spell” in inglese (Amelia nella versione italiana, n.d.t.) - la rivale di Paperon de’Paperoni - “Scrooge” nella versione originale. Torniamo dunque all’infanzia. Radhia Novat è vissuta prima a Parigi, a Montmartre. Nel 1964, quando aveva otto anni, la sua famiglia si è trasferita nella Cité des Aviateurs, a Orly, ma ben presto gravi disgrazie si susseguono: nel 1966 perde la madre, il fratello e la nonna in un incidente d’auto che le lascia la mano destra atrofizzata, facendo di lei una “mancina obbligata”; nel 1972 anche il padre muore, di infarto. Radhia è stata dunque affidata alla matrigna, che gestiva un bistrot, ma preferì fuggire pur essendo ancora minorenne. Dopo aver studiato arte grafica, ha fatto teatro di strada con la compagnia “Zéro de conduite”. Poi, dal 1980 al 1982, va a vivere in California, scoprendo l’arte dei graffiti e la musica punk, oltre ad altri aspetti più violenti della società americana, come i legami tra denaro e droga. Tornata a Parigi, dal 1985 Miss. Tic ha iniziato ad apporre in modo compulsivo la sua firma nitida sui muri della capitale francese: insieme al tema della condizione femminile, questa città in cui era cresciuta è stato uno dei suoi principali soggetti di ispirazione. Nella Francia degli anni ‘80 non si parlava ancora di “street art”, ma si usava il termine “arte urbana”. In quel periodo anche il movimento Figuration Libre faceva molto parlare di sé, grazie a pittori quali François Boisrond, Robert Combas e Hervé Di Rosa. Per quanto riguarda le immagini “chic e choc” di Miss. Tic, queste sono anche un riflesso dell’estetica elettrica del rock francese di quegli anni, avendo le ondate successive di punk e post-punk aperto la strada alla moda dei Jeunes Gens Mödernes, da cui sono emersi il gruppo Marquis de Sade, oltre a dei duo come quelli di KaS Product o Elli & Jacno. Non è quindi perché oggi in Francia non rimane apparentemente nulla della sua eredità che dobbiamo dedurre che questa scena culturale non sia mai esistita: nel 1983, Brice Couturier si è azzardato a tracciarne i contorni nel suo libro Une scène-jeunesse. Culture-jeune, état des lieux; questa analisi in situ ha nel frattempo acquisito lo status di fonte storica. Ma gli anni ‘90 sono diventati più difficili per Miss. Tic, poiché il proliferare dei tagger ha reso più severa la polizia. Un giorno, l’artista ha creato un disegno sottotitolato “Egérie et j’ai pleuré” su un muro del quartiere Marais. Il proprietario ha sporto denuncia e lei è stata arrestata nel 1997 e condannata a pagare una grave sanzione. Tuttavia, si è rifiutata di essere presa per una delinquente. Di conseguenza, Miss. Tic ha cambiato tattica, cercando a questo punto di trovare degli accordi per la sua espressione pittorica. Nel 2007 ha anche firmato la locandina del film La fille coupée en deux, di Claude Chabrol. Sebbene il suo spazio preferito come attrice, poetessa o graphic designer fosse proprio la strada, Miss. Tic si è gradualmente evoluta nella pratica della sua arte; per questo non è possibile identificare l’insieme delle sue opere con il concetto fisso e senza tempo di “street culture”. Sembra invece più interessante confrontare il diario murale di Miss. Tic con i lavori di una sua compatriota, la fotografa e artista visiva Sophie Calle, poiché anche alcune delle sue rappresentazioni autobiografiche flirtano con i limiti del lecito e dell’illecito. Tuttavia, dobbiamo evidenziare una sfumatura importante: Sophie Calle non ha commesso alcun danno alle proprietà, è stata invece spesso criticata per la mancanza di rispetto della privacy altrui. L’etica è tuttavia una questione sottile, non sempre efficacemente regolata dalla legislazione vigente, per cui, nonostante le riserve e le critiche già espresse pubblicamente sull’approccio artistico della Calle, le sue realizzazioni hanno goduto del sostegno del mercato dell’arte e delle istituzioni. In contrasto con questo riconoscimento elitario, i testi e le figure surrettizie di Miss. Tic, che ancora adornano i muri di Parigi, rischiano di degradarsi rapidamente e persino di essere cancellati, nonostante la loro popolarità. Per questo motivo, come ha recentemente sottolineato l’artista pittore e stencil artist C215, alias Christian Guémy, è necessario intraprendere un vero e proprio lavoro di conservazione per salvaguardare almeno alcune delle sue opere. Francis Kay
|
Fotografia
Un pittorialismo fotografico: l’arte di Francesco Ragno tra forme e geometrie. di Alessandro Rizzo L’art brut diventa arte grezza e
flusso di coscienza tempestoso nelle cromaticità visionarie di Marie-Claire Guyot. di Alessandro Rizzo L’immateriale nel blu immenso e universale
di Yves Klein. di Alessandro Rizzo |
Scrivono in PASSPARnous:
Bruno Benvenuto, Ubaldo Fadini, Tiziana Villani, Claudia Landolfi, Alfonso Amendola, Mario Tirino, Vincenzo Del Gaudio, Alessandra Di Matteo, Paulo Fernando Lévano, Enrico Pastore, Francesco Demitry, Sara Maddalena, Alessandro Rizzo, Gianluigi Mangiapane, Nicola Lonzi, Marco Bachini, Daniel Montigiani, Viviana Vacca, Fabio Treppiedi, Aldo Pardi, Daniele Vergni, Mariella Soldo, Martina Lo Conte, Fabiana Lupo, Roberto Zanata, Bruno Maderna, Silvia Migliaccio, Alessio Mida, Natalia Anzalone, Miso Rasic, Mohamed Khayat, Pietro Camarda, Tommaso Dati, Enrico Ratti, Ilaria Palomba, Davide Faraon, Martina Tempestini, Fabio Milazzo, Rosella Corda, Stefania Trotta, Manuel Fantoni, Marco Fioramanti, Matteo Aurelio, Giuseppe Bonaccorso, Rossana De Masi, Massimo Maria Auciello, Maria Chirico, Ambra Benvenuto, Valentina Volpi, Massimo Acciai, Marco Maurizi, Gianluca De Fazio, Daniele Guasco, Carmen Guarino, Claudio Kulesko, Fabrizio Cirillo, Francesca Izzi, Nicola Candreva, Antonio Mastrogiacomo, Giulia Vencato, Alessandro Baito, Margherita Landi, Mirjana Nardelli, Stefano Oricchio, Manlio Palmieri, Maria D’Ugo, Giovanni Ferrazzi, Francesco Ferrazzi, Luigi Prestinenza Puglisi, Maurizio Oliviero, Francis Kay, Bruna Monaco, Caterina Perrone, Francesco Panizzo.
Bruno Benvenuto, Ubaldo Fadini, Tiziana Villani, Claudia Landolfi, Alfonso Amendola, Mario Tirino, Vincenzo Del Gaudio, Alessandra Di Matteo, Paulo Fernando Lévano, Enrico Pastore, Francesco Demitry, Sara Maddalena, Alessandro Rizzo, Gianluigi Mangiapane, Nicola Lonzi, Marco Bachini, Daniel Montigiani, Viviana Vacca, Fabio Treppiedi, Aldo Pardi, Daniele Vergni, Mariella Soldo, Martina Lo Conte, Fabiana Lupo, Roberto Zanata, Bruno Maderna, Silvia Migliaccio, Alessio Mida, Natalia Anzalone, Miso Rasic, Mohamed Khayat, Pietro Camarda, Tommaso Dati, Enrico Ratti, Ilaria Palomba, Davide Faraon, Martina Tempestini, Fabio Milazzo, Rosella Corda, Stefania Trotta, Manuel Fantoni, Marco Fioramanti, Matteo Aurelio, Giuseppe Bonaccorso, Rossana De Masi, Massimo Maria Auciello, Maria Chirico, Ambra Benvenuto, Valentina Volpi, Massimo Acciai, Marco Maurizi, Gianluca De Fazio, Daniele Guasco, Carmen Guarino, Claudio Kulesko, Fabrizio Cirillo, Francesca Izzi, Nicola Candreva, Antonio Mastrogiacomo, Giulia Vencato, Alessandro Baito, Margherita Landi, Mirjana Nardelli, Stefano Oricchio, Manlio Palmieri, Maria D’Ugo, Giovanni Ferrazzi, Francesco Ferrazzi, Luigi Prestinenza Puglisi, Maurizio Oliviero, Francis Kay, Bruna Monaco, Caterina Perrone, Francesco Panizzo.
PASSPARnous:
|
|
Vuoi diventare pubblicista presso la nostra rivista?
sottoscrivi il bando. Accedi al link dall’immagine sottostante.
sottoscrivi il bando. Accedi al link dall’immagine sottostante.